Historique du Château de Belmont
L'histoire du Château de Belmont au cœur du projet Château-Neuf Des Peuples.
Inscrire le Château de Belmont dans son contexte historique a toujours été au coeur du projet Château-Neuf Des Peuples
Cet ensemble architectural a traversé plus de 800 ans d’histoire du Gers, il nous raconte tant de choses sur ce territoire que nous cherchons à comprendre et humblement accompagner au travers de ce projet associatif. Patrimoines bâtis, patrimoines paysager, intelligence paysanne, histoire d’une certaine noblesse rurale, d’une élite militaire du 17ème siècle, mais aussi histoire de l’immigration, notamment italienne après la première guerre mondiale ou encore espagnole dans les années 30, histoire agricole, sociale, économique c’est tout cela que nous raconte le Château de Belmont.
Et c’est en grande partie sur cette compréhension historique que nous nous appuyons afin d’imaginer les usages actuels et futurs de cette œuvre sociale,écologique et patrimoniale, cette cité contemporaine que nous nommons le Château-Neuf Des Peuples. Nos recherches ont commencé dès la première année de projet, que ce soit aux archives départementales, auprès du diocèse d’Auch, de la société archéologique du Gers et notamment avec l’aide de Jacques Lapart son président, qui nous accompagne et intervient régulièrement lors de nos évènement. Lors de nos évènements nous proposons systématiquement un espace historique avec la possibilité pour le public d'enregistrer son histoire, ses anecdotes autour du château de Belmont. Ces dispositifs nous ont permis de récolter de nombreux témoignages de la population locale, notamment d’anciens du village, sur l’histoire du château de Belmont au 20ème siècle. Ces moments nous ont également permis de rencontrer et lier des liens amicaux avec les descendants des familles italiennes qui sont arrivées dans les années 20 au château de Belmont. Ces nombreux apports historiques nous ont permis de réécrire une petite partie de l’histoire de ce site entre le 12eme siècle et aujourd’hui. Malgré tout, il nous manque énormément d’éléments.
Petit résumé de cette longue histoire
Le site, sur lequel se trouvait une motte féodale, fut proposé à la famille De Sérignac par les comtes d’Armagnac en 1398 en échange de terres.
Les Sérignacs devinrent seigneurs de Belmont et de près de 300 hectares de terres et villages alentour.
Les premières trace d’une bâtisse pierre date de 1630 construit par Charles Ogier de Sérignac pour sa femme, une de Batz de la famille de d'Artagnan, héritière du château de Gignan qui se situe sur la colline d’en face. Charles Ogier, capitaine de la garde d'Albi sous Louis XIII reçut le paiement d'une dette de la part de ce dernier ce qui lui permit de construire cette bâtisse. Aucune gravure ou description n'existe à propos de ce bâtiment mais les relevés architecturaux effectués lors d'un partenariat avec l'École d'architecture de Toulouse nous permettent d'observer le contours de cette ancienne bâtisse au sein du bâtiment. Nous avons pu observer qu’elle était constituée d'une entrée est d'un pan de toiture ouest et d'une tour tel un pigeonnier dont les chaînages muraux sont encore observables aujourd’hui.
À la fin du 18e siècle, aux alentours de 1780, la dernière héritière des Sérignac se maria avec un De Pontac venant du Bordelais et ramena le château de Belmont en dot au sein de cette famille.
Les diverses dates observables sur les bâtiments du château de Belmont nous parlent d'une grande rénovation qui a eu lieu à cette époque. Le bâtiment fut rehaussé, sur deux étages, une grande façade sud dominant les collines et face aux Pyrénées fut créée, ainsi que trois tours. De nombreuses dépendances et bâtiments agricoles furent construits ainsi qu’une métairie..
Les seuls éléments descriptifs de cette époque dont nous disposons sont des inventaires notariés des objets présents ainsi que des éléments architecturaux encore existant aujourd’hui, qui nous permettent de déduire les usages de certains espaces.
Ainsi se trouvaient au sein du château de Belmont début 19 è les appartements de Madame, les appartements de Monsieur, une grande cuisine au sein de laquelle se trouvait le four à pain communal. Mais également deux grands salons de jeux dominant les Pyrénées au sein desquels la famille accueillait. Au sein des bâtisses adjacentes des enduits hydrophobes permettent de déduire que se trouvaient des cuves qui accueillent les produits de récoltes viticoles, des râteliers et des évacuations en pierre nous permettent de déduire que certains bâtiments extérieurs accueillaient des animaux.
Nous retrouvons la famille de Pontac jusque dans les années 1930 puis lors d'un mariage le bâtiment est transmis à la famille d'Antras.
Le compte d'Antras dilapide les biens au sein du château de Belmont aux alentours de 1955 et vend le site et ses bâtiments à une famille d'agriculteurs locaux les Leplus, ces derniers vont revendre le bâtiment aux Le chevalier aux alentours de 1970 qui exploiteront le site pour y réaliser du maraîchage, de l'élevage de canard et de la transformation. Enfin, fin des années 90 les Grenier rachètent le château de Belmont et ses terres afin d'y développer un projet immobilier. Ce projet n'aboutit pas mais ces derniers réalisent un grand nombre de travaux sur le bâtiment qui permettent de le sauver.
En effet, il semblerait qu'aucun travaux ne fut réalisé sur toute la seconde moitié du 20e siècle et les photographies observables sur géoportail depuis les années 40 mettent en évidence le délabrement du château et de ses annexes au fur et à mesure du temps.
C'est en Décembre 2017 que la SCI Buena Onda, rachète le château de Belmont afin d'y développer le projet Château-Neuf Des Peuples accompagné et mis à disposition à l'association portant le même nom.Le château de Belmont témoigne aujourd'hui de l'histoire d'une certaine noblesse rurale mais surtout d'une grande intelligence paysanne constructive et paysagère que nous défendons et réhabilitons aujourd’hui.
Ce château est aujourd'hui l'un des plus grands du Gers, il subsiste son grand escalier en double circonvolution l'un des deux exemplaires existant sur le département. L'intérieur de la bâtisse a subi les ravages du temps et des nombreux pillages, malgré tout nous pouvons y observer les restes de quelques marqueteries, de décors en plâtre et peinture trompe l'œil que nous souhaitons conserver au milieu d'espaces dont nous réinterprétons les usages.
Il semblerait que l'histoire de ce lieu s'ouvre aujourd'hui à nous de nouveau, en effet les archives des Sérignac et des De Pontac viennent d'être offertes au département du Gers et nous attendons avec impatience de pouvoir les consulter.